jeudi 29 janvier 2009

French rock is like english wine

Depuis quelques jours Ahmed doit travailler en anglais.

En effet, dans son éternelle recherche de la perfection, il a décidé de se tourner vers la recherche pour renouveler son catalogue. Or il est bien connu que la recherche se fait dans une langue d'infidèle ; n'étant pas un grand défenseur des lois de son ami, et ancien ministre, Jacques T. et n'ayant rien contre la perfide Albion, Ahmed se doit donc de pratiquer la langue perverse de la nouvelle Babylone. Mais finalement Ahmed ne s'en plaint pas trop, il trouve que cette langue possède une certaine musicalité et, par dessus tout, qu'elle lui permet de comprendre la plupart de ses collaborateurs étrangers qui n'ont pas eu la chance d'être éduqué dans le patois des Lumières ... Parfois même elle lui permet une rencontre fortuite, le plus souvent dépourvu d'intérêt financier, mais procurant un amusement et une détente à la mesure du temps perdu (même si en l'occurrence il s'agit d'activités annexes qui, si elles ne rapportent rien, entraînent un remotivation bénéfique pour les affaires). Bref Ahmed fait des concessions et s'astreint à une certaine gymnastique mentale des plus sympathiques.

Tout cela pour introduire le fait qu'il y a peu Ahmed, ayant posé ses valises dans la ville de la bourgeoisie bohème et voulant amoindrir les effets du décalage horaire, décida d'exercer son esprit critique et de regarder la boite à image. Là, un intellectuel local reprochait à un couple de musicien du cru, préférant chanter dans la langue de Dylan leur douce folk plutôt que de sacrifier sur l'autel de Molière une chanson rafraichissante pour un texte pseudo baudlérien et complètement inadapté au groove, l'utilisation des mots de Bowie là où, selon lui, ceux de Smet aurait tout aussi bien fait l'affaire. On peut comprendre la volonté de préserver la tradition d'une langue dans laquelle ont été écrits tant de chef d'oeuvres mais il faut vivre avec son temps et accepter la modernité : si tant de jeunes artistes de tant de pays différents chantent volontairement dans le dialecte de Morrison, au jour où la culture qui a engendré ce mouvement pâtit de ses propres excès, c'est plus pour affirmer leur volonté de transcender la barrière de la langue que celle de bafouer celle de leurs ancêtres respectifs. Une langue pour se comprendre et pour parler à n'importe qui des qualités que l'on trouve à n'importe quel produit, les gens avec qui Ahmed travaille ne peuvent que s'en réjouir. Mais les autres, ceux pour qui Ahmed travaille, ceux là, au lieu d'avoir peur d'esquinter l'exception culturelle locale, devrait profiter de ce pouvoir qui leur est donné de communiquer avec tous ceux qui les entourent et de contourner les barrières que les premiers leur ont imposées (Et oui malgré les apparences Ahmed Kelly aussi travaille pour l'avènement du Grand Soir).

Bref, comme à son habitude, Ahmed voit venir l'échappée, anticipe les mouvements du coureur et joue avec ; car si le vélo est le sport le plus con du monde (à la télé en tous cas), il n'en est pas moins prétexte à des paris assez cocasses. Tabler sur l'ironie de la chute d'un coureur hollandais positif aux amphétamines provoquant la mort de toute une famille de ses compatriotes dans une crique du Cap d'Agde n'est en effet pas courant. Et pourtant Ahmed l'a fait.

Et il gagna, forcément ...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellente conclusion, bien hors sujet, mais jubilatoire! Très bon titre également, elle est d'Ahmed cette phrase?!

A. Kelly a dit…

Non c'était le statut fessebouc d'un pote en début de semaine.