mercredi 22 avril 2009

Votre analyse Dr gonzo ?

Quand il était plus jeune, Ahmed voulait être journaliste mais son père le lui a interdit car dans certains pays vouloir être journaliste revient à jouer à la roulette russe tous les matins en fumant du crack. Non le petit Ahmed sera caravanier comme son père ; et finalement si les dromadaires ont un peu changé, les fondamentaux restent les mêmes.

Ahmed n'aura donc pas réalisé son rêve d'enfant et il ne ressemblera jamais à son idole, le regretté Docteur Hunter T. mais est ce tant un mal ? Vous, qui aimez Ahmed pour ce qu'il vous apporte, direz que non mais restons sur les fondamentaux : Ahmed aurait-il pu être journaliste ? De nos jours, clairement non. Ahmed est trop honnête, n'en déplaise à certain, pour cela. Et puis Ahmed n'aime pas l'hypocrisie or qu'y a t-il de plus hypocrite qu'un journaliste ? Parcourir le monde pour faire découvrir au grand public ses travers semble pourtant une noble cause ; et cela aurait pu en être une si dans le fond le journaliste ne faisait pas ça pour se dédouaner d'avoir laissé le monde tourner comme il l'a fait et pour satisfaire un voyeurisme subjacent que ce vieux Sigmund F. aurait sûrement expliqué grâce à une quelconque perversion sexuelle de la petite enfance.
Le grand ami d'Ahmed, Chuck P., lui a dit il n'y a pas longtemps que les branleurs finissaient immanquablement artiste ou gangster en fonction de leur courage ; Ahmed pense qu'il faudrait ajouter à cela journaliste. Certains objecteront que les journalistes sont aussi des artistes car ils usent des mots comme le font les bâtisseurs de la grande littérature mais ces gens là sont des doux rêveurs. Il n'y a en effet rien d'artistique à observer une calamité et à se demander combien de signes un quelconque rédacteur en chef (qui n'a de rédacteur que le titre au vu de leur production littéraire ...) vous accordera pour la décrire. Il n'y a rien d'artistique non plus à s'abreuver des communiqués de presse d'agents de communication d'hommes politiques avec qui, au détour d'un green, vous plaisantez à propos de l'information pertinente que vous ne divulguerez jamais pour pouvoir garder vos privilèges. Ce sont d'ailleurs ces privilèges qui attirent les branleurs qui ont trop peur de la police pour être criminel et des bonnes amies d'Ahmed pour être artiste.
D'autre part, Ahmed en a marre de se faire rabâcher les oreilles à propos de déontologie et d'objectivité journalistique. La déontologie n'est qu'une mascarade de code d'honneur qui ne repose que sur la lâcheté de ceux qui la suivent. Un collègue d'Ahmed lui a un jour parlé de la déontologie de leur profession qui se perdait selon lui. Vous imaginez bien qu'Ahmed a rit de bon coeur devant tant de naïveté ; la déontologie dans la branche d'Ahmed revient à éviter à tout prix de déplaire à Ahmed ou à un autre des barons de la profession et elle n'est motivée que par la peur de devoir sucer le canon d'un magnum 44 en espérant de tout son coeur que celui qui le tient sera, juste pour cette fois, touché par la pitié. Quant à l'objectivité journalistique, en plus d'effrayer au plus au point les directeurs de rédaction, c'est un concept si peu rentable qu'il faudrait être fou, incroyablement riche ou fanatiquement idéaliste pour y adhérer. Comme le disait si bien ce cher Hunter : le journalisme objectif ne se trouve que dans les résultats sportifs et les valeurs de la bourse ; et encore, si les bourses des journalistes étaient plus grosses, ils nous diraient objectivement sur quelles magouilles reposent ces résultats et ces valeurs mais là n'est pas malheureusement l'objectif de ses messieurs. D'ailleurs si il est vrai que le journaliste sportif n'a rien à envier au garde républicain au niveau de l'intellect, c'est pourtant dans cette classe que l'on trouve ce qui ressemble le plus à cette objectivité que tant de professionnels de la profession nous balancent à tour de bras pour justifier leurs émoluments et leurs invitations gratuites dans tout ce que la capitale compte d'évènements culturels et d'open-bar mondains.

Bref, vous l'aurez compris, Ahmed n'aime pas vraiment les journalistes tout en étant bien obligé de les écouter pour se tenir un tantinet informé, paradoxe presque aussi dérangeant que celui de devoir suivre les cycles du soleil pour avoir une idée de la date (vous le savez déjà Ahmed est un chantre de la journée de 28h) ou celui de devoir voter pour une illuminée réactionnaire pour voir un gouvernement de gauche dans le pays du Front Populaire et de René D. Mais ne généralisons pas trop, il est possible de trouver des journalistes qui font leur boulot consciencieusement, motivé par la plus pure honnêteté comme il existe des agents des stup' non toxicomanes ; Ahmed en connaît même quelques uns personnellement (mais il n'a jamais rencontré d'agent des stup' non toxicomane et non mort).

Et puis finalement cette corruption généralisée de la caste journalistique arrange bien Ahmed et lui fait surtout économiser pas mal de munitions ...

dimanche 19 avril 2009

Saturday Night Fever

Hier, une fois n'est pas coutume, Ahmed Kelly est parti en premier d'une soirée.

Le vin était pourtant bon, la cuisine goûtue et les convives sympathiques et bien connus d'Ahmed mais voilà Ahmed avait quelque chose d'autre en tête.
Vous qui connaissez Ahmed vous vous devez d'être surpris car vous le savez Ahmed part presque toujours dans les derniers, c'est une règle chez lui. En effet, quand on a le sens des affaires comme Ahmed on sait que c'est en fin de soirée que se font les meilleurs transactions et, d'autre part, Ahmed est méfiant et curieux, il veut donc autant que faire se peut être témoin de tout ce qui peut avoir lieu dans une soirée et encore une fois c'est lorsque la nuit se prolonge qu'il arrive les choses les plus croustillantes. Certains amis d'Ahmed à l'endurance moins développée arguent, quand ils s'en vont prématurément, qu'ils partent comme des princes. Mais cela n'impressionne pas grandement Ahmed, d'abord parce qu'un prince qui se respecte reçoit, il ne va pas s'abaisser à pénétrer dans la demeure d'un vulgaire roturier et ensuite parce qu'Ahmed a tout du prince : le port, la classe, le pouvoir et le piercing. Certains généalogistes ont même avancé l'idée que l'ascendance d'Ahmed était elle aussi princière mais ces messieurs sont bien loin de la réalité. En Lybie, Ahmed est sultan ; en Perse, il est shah ; au Luxembourg, le grand comte l'appelle "mon frère" ; en Russie, les Romanov lui font la révérence ; il a été hémophile et son sang à présent qu'il est guéri a quelques touches de violet (Ahmed a l'hémoglobine très intense). Et donc, en définitive, Ahmed connaît bien mieux les attitudes d'un prince que ses amis petits joueurs et trouve leur argument futile.
Mais il y a une autre raison à cette volonté de rester toujours jusqu'aux tréfonds de la soirée, une raison beaucoup plus spirituelle que les précédentes finalement bien terre à terre (night business is still business) : partir d'une soirée c'est renoncer à une ambiance, amoindrir une joie, écourter une folie. Et qui sait lorsque les dieux de la luxure et de la débauche accepteront de se repencher sur le berceau d'une nouvelle nuit ? L'offrande qui doit leur être faite et que trop peu de gens pense à faire, c'est Ahmed qui la sacrifie aux dernières heures de la fête précédente. Lorsqu'Ahmed part tôt, le risque est grand de voir ces dieux se fâcher et les soirées suivantes de tourner au fiasco si un autre shaman n'est pas présent. L'inculte s'imagine que la recette d'une réception réussie se trouve dans des cocktails travaillés, une musique entraînantes et des invités prolifiques mais c'est prendre le risque d'oublier les génies de la folie qui, s'ils ne trouvent pas l'ambiance à leur goût, ont tôt fait d'insuffler aux plus fragiles ou aux plus déments des convives l'étincelle qui, vulgairement, fera tout partir en couilles. Ahmed et les autres initiés savent, eux, qu'en amadouant Dyonisos et ses confrères ces mêmes génies allumeront le feu du plaisir et de la volupté.

Bref, l'amusement est un art bien plus délicat qu'il n'y parait mais heureusement Ahmed et ses amis veillent et ce n'est certainement pas un exhibitionniste bleu qui y changera quelque chose.
Quant à la soirée d'hier soir ne vous inquiétez pas, un bon ami d'Ahmed, Speedy J., était présent et a, sans aucun doute, flatté l'ego de qui de droit comme un berger flatte la croupe de sa plus belle brebis au départ de la transhumance.

Et puis vous comprendrez qu'Ahmed ne pouvait faire perdre la vue à tant de bons amis d'un coup ...

jeudi 16 avril 2009

Ow ! An angel !!

Parfois dans le monde d'Ahmed Kelly il ne se passe rien car malgré tout Ahmed Kelly aussi a le droit de se reposer.
Aujourd'hui par exemple Ahmed n'a rien fait, il s'est laissé éblouir, il était heureux.

Pourtant quand Ahmed ne bouge pas, le monde lui continue de tourner. Des hommes continuent à perdre leur travail, des femmes pleurent ou rient, d'autres hommes consomment, des diplomates suent. Plusieurs pays semblent en effet vouloir accaparer l'attention médiatique laissant les contrées où des hommes n'ont jamais eu de travail, où les femmes n'ont que trop peu l'occasion de rirent et où il n'y a rien à consommer aux mains de leurs dirigeants nihilistes.
Dans la grande cour de récréation du monde, les grands de celui-ci reproduisent avec une grande méticulosité les jeux qui amusent les écoliers : les grands martyrisent les petits et empêchent les moyens de jouer à la balle ; et les coqs veulent avoir le plus grand public à leur parade. Quelque soit la cour, les vainqueurs sont ceux qui ont la plus ...
Malheureusement dans le cas qui nous occupe ce ne sont pas les fonds de culottes qui risquent le plus mais il n'y a pas l'ombre d'un pion pour venir mettre un peu d'ordre dans tout ce merdier.

Ahmed aurait bien eu le temps aujourd'hui mais on ne l'a pas appelé et puis franchement si vous croyez qu'il n'a que ça à faire ...

mardi 14 avril 2009

Iche pas binne ailleneuh Berliner

Aujourd'hui Ahmed Kelly a un peu les boules. "Encore, vous direz vous, il nous dit ça à chaque fois" Oui mais bon qu'est ce que vous voulez j'aime bien commencer par cette accroche c'est comme ça pas autrement ; après tout ce n'est pas vous qui vivez la vie d'Ahmed Kelly et vous n'avez pas la moindre idée de ce que ça fait quand il a les boules.

Bref, Ahmed Kelly a les boules parce que depuis quelques jours on ne lui parle en bien que d'une seule et unique chose : Berlin. Vous allez me dire, enfin ceux qui ont la chance d'avoir vécu dans cette douce cité, que c'est bien normal, Berlin ça déchire sa mère, que c'est la meilleur ville d'Europe et que même New York parfois c'est moins créatif. Et à n'en pas douter, ou en tout cas à en croire les amis d'Ahmed (et qui êtes vous pour douter de ses amis ?), vous avez raison.

Mais voilà à chaque fois qu'Ahmed entend quelqu'un lui vanter les mérites de la capitale teutonique, il ne peut s'empêcher de se dire qu'il a un peu raté le coche sur ce coup là. En effet, il y a peu, Ahmed s'est retrouvé dans la situation où il était à même de développer ses activités dans une grande ville d'Europe, il ne lui restait plus qu'à choisir laquelle, y aller en repérage et y limoger un jeune collaborateur aux dents longues qui se serait fait un devoir de réaliser sa mission avec brio pour revenir dans les bonnes grâces du patron. Malheureusement à force de tergiversations, le parquet n'en a plus pu d'être rayé et il n'y avait plus de candidats potentiels. Dans le métier on appelle ça un échec.

Pour en rajouter une petite couche parce que cela n'aurait pas suffit sinon, le club Club, qui regroupe certains des plus proches amis d'Ahmed, est lui aussi allé se ressourcer dans la Kapital le week end dernier pour en revenir avec des crampes aux maxillaires et ce week end ci, riche en célébrations religieuses, c'est aussi les Berlinois qui ont été éblouis par la femme qui le fait si bien. Ahmed espère d'ailleurs que ces faces d'aspirine aryennes en auront choppé des coups de soleil.

Bref, tout ça pour dire que si Berlin et Londres attirent autant les potentiels clients d'Ahmed en cette époque troublée c'est peut être parce que, comme le disait ce cher Chuck P. : "En France, on a pas de jeunesse". Comment expliquer en effet que les rues de la ville lumière ne se remplissent pas chaque week end d'une foule jeune et bigarrée comme celles de ses illustres voisines ? Dans les siècles passés la nuit parisienne était pourtant la figure de proue de la débauche créative et destructive qui attire à elle, comme l'insecte à la flamme, les hordes de fêtards du vieux continent. On écoute pourtant dans toutes les villes d'Europe la même musique, on y boit les mêmes boissons euphorisantes et on y cherche tout autant Ahmed et ses bonnes amies. Mais voilà, Paris capitale du chic et du bon goût oublie que c'est dans la jeunesse créative que l'on perpétue une réputation et que l'on trouve les idoles de demain ; Paris se complet dans ses riches réceptions et boudent ses enfants.

En dehors du manque à gagner certain que provoque, pour Ahmed, cette situation, elle plonge aussi dans la morosité la jeunesse hexagonale et par diffusion la population dans son ensemble. Malheureusement Ahmed a beau appeler de tous ces voeux un changement dans les mentalités, l'heure n'est visiblement pas pour ceux qui vous gouvernent à la rigolade et à la franche camaraderie. De plus si on aurait pu penser qu'au siècle de Barrack O. il y a bien longtemps que les écrits de Machiavel ne servent plus au prince, c'était sans compter la mégalomanie du petit prince de l'élysée qui préfère gouverner des moutons que les laisser dessiner.

Mais ne vous inquiétez pas Ahmed va se pencher sur la question et même s'il doit traîner par la peau du cul tous les transfuges d'Europe, il rendra à Paris la jeunesse qu'elle a perdue.

mercredi 8 avril 2009

Alea jacta est , rien ne va plus

"Aujourd'hui tout aurait pu bien aller et pourtant ... Une relent de mélancolie, une once d'ennui, une pincée de regret et ce sentiment, violent et diffus à la fois, de ne pas avancer, de stagner.
J'ai pourtant à portée de la main un bonheur que j'ai toujours appelé de mes rêves et de mes fantasmes ; mais je doute. Je doute car au delà de tout ce qu'il apporte, l'amour ronge aussi l'âme lorsqu'il ne peut s'exprimer totalement. Ce sentiment irraisonné, ce désir, cette envie proche de la dépendance me fait vivre les pires tourments. Que ne puis-je en profiter simplement ? Pourquoi dois je toujours remettre en question ce que j'ai ?
Cet horrible sentiment que j'ai, jadis, conspué pensant qu'il ruinait plus souvent que tout autre fléau la vie de tant de jeunes gens promis à un avenir des plus flamboyant ; aujourd'hui il me touche et, si je me méfie toujours de lui, je n'ai qu'une envie, c'est celle de m'y abandonner pleinement. Mais n'est ce pas là son travers le plus terrible ? Vouloir remettre sa vie dans les mains de l'autre, ne vouloir faire qu'un avec lui au point de bafouiller tellement les idées se bousculent dans son esprit quand celui-ci n'est pas simplement vide d'idée intelligible pour n'être plein que de son image, de son visage, de ses yeux, du bonheur de la voir sourire. Comment peut on accepter volontairement une telle dépendance, une telle faiblesse ?
Moi qui ne supporte pas l'impuissance, qui veut contrôler, savoir, comprendre, maîtriser, je me retrouve dans la situation la plus vulnérable qu'il m'ait été donnée de vivre. Voir mon reflet magnifier dans ses yeux m'apporte pourtant un tel bonheur que je ne saurais y renoncer de plein gré. J'ai lu ou entendu une fois qu'être amoureux - ah que je trouve ce mot dissonant et beau à la fois - s'était savoir prendre le risque de remettre sa destinée entre les mains de l'autre. Il faut être fou pour prendre un tel risque mais les sains d'esprit ne vivent pas la même vie que nous, elle manque de saveur, d'intensité et de souffrance."

Voilà ce qu'Ahmed trouva ce matin en se réveillant sur sa table de chevet sur une feuille volante, du papier à lettre d'un hôtel lointain, écrit d'une main tremblante et passionnée. Il ne se souvient pourtant pas d'avoir pris la plume avant d'embrasser son oreiller mais après tout qui se souvient de toutes ses soirées ? Sûrement les sains d'esprit mais ni Ahmed ni ses amis. Pris d'une envie de raisonner il se décida à s'astreindre au difficile exercice de l'explication de texte afin de découvrir qui de ses amis pouvait vivre de tels tourments.
Première observation, l'homme a l'impression de stagner. En réfléchissant peu mais bien, Ahmed conclut vite qu'il pouvait éliminer les marins, les aventuriers, les putes et les vrp ; ceux ci ne stagnent pas, ils abandonnent tout du jour au lendemain pour suivre leurs vices. Deuxième observation : l'homme doute. Qui ne doute pas ? Les enfants, les morts et les cons ; Ahmed n'en connaît aucun, ce n'était donc pas une observation pertinente. Troisième observation : faire une explication de texte ne consiste pas juste à prendre les mots un par un.
Changement de tactique donc, l'homme a l'air accablé par des sentiments contradictoires, donc il ressent. Donc Ahmed peut encore une fois éliminer les morts, les mioches et les abrutis, nous n'avançons pas.
L'homme pense que l'amour gâche souvent la vie de jeunes gens, il pense donc qu'il est complètement abruti d'abandonner le pouvoir et la vie de château pour une paysanne vulgaire qui s'est faite dépuceler par une bidasse avinée entre deux bouses de vaches au fond d'une grange miteuse. L'homme a donc de l'ambition, il n'est pas fonctionnaire. Cependant il songe à s'abandonner, peut être dans ce cas n'est elle pas une vulgaire roturière et mérite-t-elle le coup d'oeil. Ahmed espère que son ami porte des lunettes de soleil, on n'est jamais trop prudent.
L'homme a peur de la dépendance et de la faiblesse, il connaît donc les bonnes amies d'Ahmed et les a peut être même déjà goûtées. Il n'est donc pas puritain. Ahmed connaît peu de puritains, la plupart lui sont d'une utilité quelconque dans son travail mais il ne considère pas ceux-ci comme des amis. Les amis puritains d'Ahmed sont encore plus rares, et d'autant plus précieux, mais ils ne pouvaient être là à l'heure du crime.
L'homme veut contrôler et savoir, il ne faudrait pas grand chose de plus pour croire que l'homme est scientifique, tueur en série ou inspecteur du fisc. Ahmed réfléchit : il y avait bien un ou deux chimistes chez lui la veille mais ceux ci ne s'inquiètent pas de comprendre ; quant aux deux autres catégories, si un contrôleur des impôts s'est présenté, il a du se frotter aux gardes ...
L'homme ne peut faire une citation digne de ce nom car il ne se souvient pas où il a pu entendre une idée, cette fois c'est donc sûr : l'homme connaît Marie-Jeanne et est un de ses réguliers, ceci dit cela ne discrimine pas grand monde parmi les connaissances d'Ahmed.
Et enfin l'homme a peur d'être fou. Ahmed connaît ses amis donc il n'a pas peur lui, il sait qu'ils sont tous fous mais il sait aussi que si celui-ci est fou d'une femme alors de toutes les folies ce n'est pas forcément la plus désagréable même si ce ne sera jamais la meilleur.

Bref, Ahmed n'a pas trouvé qui pouvait être l'auteur de ce billet mais il est d'accord avec lui sur la conclusion : les sains d'esprit mesurés et prudents ne vivent pas la même vie que nous. Dans sa jeunesse Ahmed a connu quelqu'un de semblable, appelons le Docteur G. pour garder son anonymat : celui ci était attiré et voulait jouer avec les bonnes amies d'Ahmed mais il avait peur de ce qu'il pourrait ressentir le lendemain et sa raison et sa prudence lui interdisait de franchir le pas. Heureusement chez Ahmed le premier tour est toujours gratuit et son ami a donc découvert avec bonheur la jouissance et les réjouissances que pouvaient lui apporter la fréquentation de ses êtres de fantasmes et malgré le risque il plongea à corps perdu dans leur monde. Depuis parfois des gens moins téméraires lui demandent pourquoi il continue à s'enivrer de la sorte pour ensuite ressentir les pires affres et retomber dans des abysses plus profondes que les monts qu'il a gravit la veille. A ces moments, il sourit et des ses lèvres pâles et pleines de sueur s'échappent quelques mots : "C'est la règle du jeu et c'est bon."

Ahmed connaît beaucoup de joueurs qui ont perdu à ce jeu là, moins à celui de son ami mais il sait que les plus heureux des hommes sont ceux qui ont gagné à ce genre de jeu et s'il n'a qu'un conseille à donner à son mystérieux ami alors il citera ce slogan publicitaire que son vieil ami Jacques S. a peut être inventé : "Tous les gagnants ont tenté leur chance."

lundi 6 avril 2009

Car wash

Cette semaine les vingts gonz qui ont osé snober Ahmed Kelly à Londres, comme nous en avons déjà parlé, mais aussi à Strasbourg, et vous avez vu dans quel état cela a mis les amis d'Ahmed, ont décidé plein de trucs vachement développement dans le bon sens. Oui parce que c'est de notoriété publique : quand vous voulez voir un grand de ce monde souiller ses sous-vêtements il suffit de lui dire que son pays va droit vers la récession. Et donc les grands de ce monde ont épargné les blanchisseurs de leurs différentes capitales et accessoirement le reste de la population en se mettant d'accord pour se revoir dans quelques temps dans la grande pomme.
Et il parait aussi qu'ils ont triplé les subventions du FMI ; il a pas intérêt à miser sur le mauvais cheval le type du FMI qui va prêter tous ces brouzoufs à un pays. Il n'y a plus qu'à espérer que le bon ami d'Ahmed Dominique S-K n'a pas engagé tous les traders qui viennent de se faire lourder de wall street.
Bon, en même temps, nous n'allons pas épiloguer deux plombes sur des mesures qui sont forcément vouées à l'échec puisque premièrement elles ont été prise sans Ahmed Kelly et qu'en plus la réunion était sans alcool. Non, ce sur quoi Ahmed voudrait attirer votre attention, ce ne sont pas ces décisions absconses mais celles qui n'ont pas été prises. Et plus particulièrement celle qui concerne les fabricants de voiture.
Vous avez du remarquer que depuis le début de la crise, on nous parle presque tous les jours de ces fabricants de l'automobile qui sont vraiment dans une merde noire, qu'il faut vraiment les plaindre et les aider parce que sinon qu'ils vont se viander sévère. Ahmed plaint les ouvriers de ces entreprises qui pour le coup, eux, sont vraiment dans la mouise jusqu'au cuir chevelu ; par contre il est hors de question qu'il compatisse avec les dirigeants de ces boites et ce pour deux raisons :
- d'abord parce que cette bande de chacals trisomiques a basé toute leur stratégie commerciale sur le fait que des familles qui ont à peine de quoi s'acheter à bouffer convenablement achètent des voitures hors de prix tous les deux ans et en offrent à toutes leurs progénitures.
- ensuite parce qu'à cause de cette stratégie de demeurés les rues de toutes les villes du monde sont envahies par ces machines de morts sur roues qui, en plus de faucher un bon nombre des clients d'Ahmed tous les week-end, polluent la vie d'Ahmed plus que le pneu la bonne résine du Maghreb.
Non parce qu'en plus de dégager une odeur nauséabonde, elles font un bruit monstrueux ces saloperies.
Et là dessus, sur vingt gonz plus ou moins élus au suffrage universel, il s'en est pas trouvé un pour lâcher un petit mot. Pourtant dans la vision d'Ahmed, le monde de la voiture est plus beau : seuls ceux qui en ont vraiment besoin sont autorisés à utiliser une voiture sur la voie publique (les chanceux qui possèdent un circuit privé peuvent y faire ce qu'ils y veulent tant qu'ils ne troublent pas la quiétude d'Ahmed Kelly) , les autres prennent les transports en commun qui sont rendus silencieux et propres et personne ne casse les couilles d'Ahmed. "Et tous ces ouvriers qui se retrouvent à pointer au chomdu qu'en fait-on ?" me direz vous. Et bien on les fait travailler à autre chose, les chaînes de montage ne les ont sûrement pas assez spécialisés pour qu'ils ne puissent se recycler.

Bref, Ahmed n'aime pas les voitures mais il aime encore moins les économistes et les patrons stupides. D'ailleurs, s'il devait choisir lesquels démolir en premier, il aurait du mal à faire son choix ; les oiseaux ont intérêt à bien voler ce jour là (cf To Risk or not to Risk) et certaines personnes ont intérêt à se trouver une passion subite pour l'ornithologie s'ils ne veulent pas voir leur tête se balancer au bout d'une pique.

jeudi 2 avril 2009

J'ai vingts amours

En ce moment à Londres, c'est le G20 et vous l'aurez sûrement remarqué Ahmed Kelly n'a pas été invité !

Alors vous allez me dire que pour aller au G20 il faut être chef d'état ou avoir un quelconque poste dans un quelconque gouvernement d'une quelconque puissance mondiale ; oui peut être mais lorsqu'on s'appelle Ahmed Kelly et que l'on tutoie les grands de ce monde, on a un peu les boules de se faire snober de la sorte. Vous connaissez Ahmed il ne s'est pas abaissé à réclamer une invitation car après tout Ahmed ne réclame jamais rien, tout lui tombe à point nommé dans les mains. Mais hier, vexé de ne pas même avoir reçu au moins un petit billet, Ahmed s'est fendu d'un coup de téléphone à son vieil ami Bernard K., ami fort bien introduit chez les grands de ce monde.
Celui-ci sembla d'abord fort gêné de devoir expliquer à Ahmed pourquoi il était persona non grata dans la perfide albion cette semaine, mais lorsque des amis de si longue date et qui ne se parlent que si rarement se retrouvent la glace fond vite et la franchise pointe rapidement le bout de son museau. Ahmed n'eut donc pas longtemps à attendre pour obtenir la vraie explication à sa non-invitation : il se trouve que, selon ce cher Bernard, si les grands de ce monde apprécient fortement la présence d'Ahmed dans une soirée, car contrairement à l'ambassadeur ses rochers ne contiennent pas que du chocolat, ils trouvent que les soirées d'Ahmed ne sont pas à proprement parlé productives.
Car voilà c'est justement là dessus que le bât blesse, selon son ami diplomate toujours, les 20 dirigeants les plus influents de la planète ont décidé pour une fois de se retrouver pour bosser et pas uniquement pour aller aux putes. La crise a donc finalement rattrapé Ahmed, plus personne n'est à l'abris maintenant, préparez des provisions, creusez un abris, nettoyez vos armes, rien ne va plus.

Et pourtant Ahmed sait très bien que ce n'est pas parce que vingt cols blancs se privent de blanche pendant deux jours qu'ils blanchiront avec succès l'économie mondiale. Ahmed pense d'ailleurs que ce n'est certainement pas sobre que deux dizaines d'oligarques arriveront à se mettre d'accord, il aurait lui même de biens meilleurs idées sur la question et elles ne sont pas bonnes uniquement parce qu'elles rendraient légales certaines de ses activités.

Bref, Ahmed ne va pas être mesquin : puisque ces gens ne veulent pas de sa présence et de ses présents, il organisera son propre G20 avec ses amis les plus proches et vous pouvez compter sur eux pour ne pas mâcher que des pastilles vichy.

Et si ils ne trouvent pas de vraies solutions à la crise, ils pourront au moins récupérer les diamants que Lucy a laissé traîner dans le ciel.