lundi 30 mars 2009

Clé de Sol

Il y a quelques jours, on a demandé à Ahmed Kelly s'il n'avait pas de problèmes de clés ; le "on" en question connaissant assez bien Ahmed et imaginant donc qu'il devait avoir un trousseau de clé d'une taille plus que respectable.

L'assertion n'était pas dénuée de pertinence : quand on voyage autant qu'Ahmed Kelly, on peut soit enchaîner les hôtels de luxe, soit avoir un pied à terre dans chaque ville.
Au début, Ahmed choisit la solution des hôtels. D'abord parce que, comme vous le savez, Ahmed aime se faire servir or les palaces du monde entier ont cette constance dans le service qui se perd dans d'autres branches, surtout depuis l'abolition de l'esclavage comme disait, lors d'un dîner, Patrick B., un ami d'Ahmed, édile d'une ville de banlieue. Il faut dire en même temps que, si les collaborateurs d'Ahmed ne sont pas à proprement parler des gens généreux, ils savent mettre la main au portefeuille pour s'attirer les faveurs du petit personnel, son silence et surtout sa confiance. Le pourboire dans ce milieu apporte la satiété.
Et puis, Ahmed affectionne aussi les hôtels parce qu'ils permettent parfois au détour d'un comptoir plus rutilant qu'une voiture tunée de faire des rencontres intéressantes pécuniairement, sexuellement ou épicurisment parlant.
Mais après quelques années et quelques déconvenues, Ahmed décida d'abandonner la solution hôtelière. Il faut dire qu'ils ont un défaut majeur : des gens y sont payés pour surveiller les allers et venues de tous ceux qui en franchissent le seuil et parfois même pour leur demander de l'argent. Vous comprenez aisément que dans la branche d'Ahmed, c'est un inconvénient certain. Et donc Ahmed se résolut à acheter un pied-à-terre dans la plupart des villes qu'il visite régulièrement ; pieds-à-terres qui varient selon les villes et les cultures qu'elles abritent, d'où un hôtel particulier à Paris, un loft à Londres, Berlin et New-York ; un ryad à Tripoli, Tunis et Marrakech ; une tour à Dubaï ou une pagode à Hong-Kong.
Et vous comprenez maintenant pourquoi un problème de taille de trousseau peut se poser.
Explicitons le un peu à travers une démonstration qui aurait plus au regretté ami d'Ahmed, Pierre-Gilles DG. En moyenne une maison de taille raisonnable nécessite 3 ou 4 clés dont au moins deux d'une taille conséquente, pour Ahmed misons sur cinq ; en estimant le nombre de villes dans lesquelles Ahmed se doit de posséder une maison de taille raisonnable à 50, soit dix par continent, sachant que l'estimation est faible au vu du nombre de ville de plus de 5 millions d'habitants, nous obtenons un trousseau de plus de 250 clés. Le volume occupé par le trousseau de clé d'Ahmed, pour des clés d'un volume moyen de 7 centimètres cubes, serait supérieur à celui d'un magnum de champagne (en supposant qu'elles s'entassassent bien). Vous qui, comme Ahmed, appréciez particulièrement le champagne en magnum, savez qu'une telle bouteille ne rentre pas dans une poche de pantalon ou de veste sans déformer complètement le vêtement et vous comprenez donc dans quel embarras pourrait se retrouver Ahmed et l'interrogation de son amie.
Mais rassurez vous Ahmed n'a pas ce genre de problème pour la simple et bonne raison qu'il n'a pas de serrure sur ses portes. Non, à la place du système archaïque et, soyons réalistes, complètement voué à l'échec de la clé, Ahmed préfère celui du garde ; car, après tout, celui qui a besoin d'une clé est celui qui laisse sans surveillance quelque chose auquel il tient. Ahmed tient à beaucoup de choses et donc il ne laisse jamais rien sans surveillance.

Les chercheurs de failles qui se sont glissés parmi vous vont alors demander à Ahmed : "Et qui surveille les gardes ?" mais ceux là ne connaissent pas bien Ahmed car sinon, ils sauraient que les employés d'Ahmed se surveillent entre eux. Si l'un d'eux trahit, celui qui l'abattra sans sommation et dans le dos se verra offrir une prime substantielle, celui qui n'aura pas vu la trahison de son collègue se verra offrir un passage à tabac substantiel et celui qui, complice, s'enfuira passera le restant de sa vie à regarder dans son dos et à développer un ulcère substantiel ....

Et puis quand on a un minimum de jugeote, on ne trahit pas Ahmed Kelly.

vendredi 27 mars 2009

La couleur de l'argent

Il est des jours comme aujourd'hui où Ahmed Kelly se sent d'humeur prolifique mais ne trouve pas de sujet méritant son attention. Certaines personnes de la caste railleuse des critiques appellent cela "l'angoisse de la page blanche" ; maladie fort rare et très ciblée qui ne toucherait que les écrivains un peu court en inspiration. Mais vous qui connaissez Ahmed, vous savez très bien que ce n'est pas franchement le manque d'inspiration qui le retiendra car Ahmed Kelly n'a pas de problème d'inspiration, il n'a que des problèmes d'approvisionnement ou d'accessoires, et encore seulement lorsqu'il n'est pas chez lui.

Mais aujourd'hui, le fait est que si l'inspiration n'a pas quitté le chevet d'Ahmed elle a un peu de mal à se concentrer sur un sujet car, c'est bien connue, l'inspiration est atteinte d'hyperactivité. La faute à une alimentation trop sucrée et à beaucoup, beaucoup trop de temps passé devant des chaînes de télévision où la majorité des programmes ne dépassent pas la minute et vantent souvent sans subtilité aucune la qualité d'un produit de plus ou moins grande consommation. Oui, nous parlons bien de publicité, vous avez deviné, vous commencez à savoir lire entre les lignes qu'Ahmed trace le long du miroir de votre conscience.

Ahmed n'a rien à priori contre la télévision, il trouve que c'est un très bon moyen de se tenir au courant des nouveaux marchés en expansion et des filières porteuses sans avoir à surpayer une bande de branleurs en col blanc qui trace un tout autre genre de lignes sur des miroirs beaucoup plus concrets. Vous le savez, Ahmed n'aime pas qu'on se paye sa tête, et pourtant il ne se passe pas un jour sans qu'un quelconque cabinet de branleurs lui propose de faire à sa place et pour un prix exorbitant, quelque chose qu'Ahmed faisait naturellement, seul et plus efficacement. Ahmed a même vu au cour des années se créer des pseudo-métiers dans les cabinets ad-hoc pour rajouter tant que c'est encore faisable des intermédiaires là où une simple entaille dans le pouce suffisait il n'y a pas si longtemps. Et tout ça pour quels bénéfices ? Aucun, les choses sont moins bien faites, plus lentement et pour beaucoup plus d'argent.

Tenez, un exemple simple : il y a un an à peine, Ahmed dut se rendre dans la nouvelle Babylone pour rendre visite à son ami Kofi A. qui avait besoin d'un avis extérieur sur une transaction qu'il comptait réaliser. Ahmed Kelly en profita pour se rendre dans les bureaux qu'il avait fait monter dans la ville ; il avait engagé pour cela un homme de confiance, à l'intelligence brillante, forcément, mais au caractère mal trempé. Ahmed arrive donc au pied de l'immeuble sur lequel ses initiales brillent en lettres chamarrées, première erreur. Il entre et un concierge à l'uniforme trop peu conventionnel l'apostrophe et lui demande son identité et s'il est attendu, deuxième et troisième erreur. Elles méritent d'ailleurs une brève explication : les uniformes doivent être conventionnels car ils n'existent que pour diluer la personnalité de ceux qui les portent et Ahmed est toujours attendu. Ahmed poursuit son chemin sans même poser un regard sur l'employé ; il doit par contre enlever ses lunettes de soleil pour intimer de ce regard qu'il avait pu sauvegarder le silence et le respect aux agents de sécurité qui tentent de le retenir, quatrième erreur. Ahmed prend l'ascenseur, monte au dernier étage et sans hésiter une seule seconde se dirige vers son bureau. Et là stupeur, Ahmed hausse un sourcil, dans la pièce assis nonchalamment, l'un sur un coin du bureau, un autre les pieds sur la table, un troisième sur accoudoir, une bande de branleurs en col blanc discute manifestement des prochaines améliorations à apporter au bâtiment, vous perdez vous aussi le compte des erreurs. De mémoire de portier, on a jamais vu autant de monde se faire virer en même temps ; de mémoire de clodos, on a jamais vu autant de cols blancs arriver en même temps sous un pont ; de mémoire de poisson, on se souvient de rien mais il y a un truc mou et flasque avec beaucoup de béton en dessous qui est apparu devant la grotte il n'y a pas longtemps.

Bref, tout ça pour dire qu'Ahmed n'est pas surpris de voir le monde plonger dans la crise alors qu'on a passé des années à entasser dans des tours de verre des vers grouillants vert de cupidité et d'incompétence, de ce vert baveux qui colorent les glaires puants des putains glauques du port d'Amsterdam. On a fait croire à beaucoup d'enfants qu'il suffisait d'être malin et bon vendeur pour réussir plutôt qu'intelligent et impitoyable et beaucoup d'enfants souffrent maintenant de ce que les gens comme Ahmed en ont marre qu'on les prenne pour des buses.

Les profiteurs sont trainés dans la boue, les profités mangent de la boue et Ahmed est en colère. C'est un peu comme si un attaquant surpayé et aux chevilles en carton se retrouvait face à un hooligan turque avec un grizzli qui compte les points. Comme le pronostiquerait le vieil ami d'Ahmed Mister T. : "Ça va être une boucherie" !

jeudi 26 mars 2009

Surdité sélective et cigares cubains

On demande parfois à Ahmed Kelly s'il n'a jamais eu de démêlés avec la Justice vu le caractère quelque peu douteux de certaines de ses activités vis à vis de la loi de beaucoup de pays.

Et bien pour répondre à vos interrogations, oui, Ahmed a déjà été appelé à comparaître. Vous pourrez même entendre dire au détour d'un coin sombre qu'il aurait été condamné il y a de cela quelques années mais à ce moment votre méfiance naturelle se réveillera car vous ne pouvez croire ce genre de balivernes. Mais revenons en à notre histoire.
La scène se déroule dans une bergerie de l'île de beauté dans laquelle un bon ami d'Ahmed, Yvan C., berger de son état, passe le plus clair de son temps. Ahmed est venu lui rendre visite et par la même occasion le réapprovisionner et les deux hommes dégustent tranquillement de majestueux havanes que Fidel C., un autre bon ami d'Ahmed, lui a fait parvenir. Mais vous vous doutez que les soirées d'Ahmed ne peuvent se dérouler aussi paisiblement, surtout quand elles valent le coup d'être racontées.
Lors de cette soirée donc, alors que la cendre ne remplit encore qu'à peine le cendrier qui orne solitairement la table, le scout, qui accompagne Ahmed dans toutes ses visites à mère nature, déboule sans prévenir dans la petite salle enfumée en criant que le maquis résonne des aboiements des chiens policiers et des pas feutrés de leurs maîtres. Yvan, qui se sait poursuivit pour une sombre histoire d'employé de préfecture récalcitrant, prend peur et manifeste son désir de vider les lieux au plus vite. Ahmed lui, vous vous en doutez, ne craint pas les représentants de l'ordre ; il offre donc son treillis camouflage à son ami et lui souhaite bonne chance d'une accolade virile, tout en lui promettant de ralentir au mieux ses poursuivants. Le berger file prestement et Ahmed reste seul avec son scout à qui il propose de finir le havane laissé à l'abandon.
Les policiers enfoncent la porte quelques minutes plus tard ; Ahmed ne cille pas, le scout pâlit. Les fonctionnaires crient, questionnent, fouillent, menacent ; Ahmed sourit, le scout verdit. Un gradé impose le calme à ses subordonnés et prévient Ahmed des risques qu'il prend à entraver le déroulement de la Justice ; Ahmed tire sur son cigare, le scout vacille. L'officier ordonne qu'on lui passe les menottes séance tenante ; Ahmed tique, le scout vomit.
Le lendemain matin, après une nuit en cellule, Ahmed est conduit devant un juge d'instruction. Quelques minutes plus tard, il ressort et le juge prend sa journée pour régler quelques affaires. Il est alors conduit à la préfecture chez le remplaçant de celui avec qui les amis communs d'Ahmed et d'Yvan ont eu quelques points de mésententes. Le préfet menace, déclare qu'il fera remonter l'affaire en haut lieu et que ce n'est pas en faisant chanter un juge d'instruction qu'Ahmed s'en tirera. Devant le silence d'Ahmed il s'exécute et appelle le ministère. Il écoute, pâlit, verdit, vacille et suit l'exemple du scout. Ahmed ressort libre et finit son cigare sur le parvis de la préfecture.
On a entendu dire que le scout parcourait maintenant des forêts de l'autre côté de la méditerranée et que les fonctionnaires qui n'ont pas disparu après cette histoire compte des cailloux à St Pierre et Miquelon.

Mais vous allez vous demander maintenant pourquoi Ahmed vous raconte cette histoire. Et bien parce qu'il est choqué de la façon dont est rendue la justice dans le pays des droits de l'homme. En effet, toute l'ambiguïté du débat judiciaire repose le plus souvent sur le fait qu'il faut choisir du témoignage de deux hommes lequel est le plus digne de confiance. Or il se trouve de nos jours des juges et des procureurs pour affirmer qu'un seul et même homme puisse un jour témoigner de façon honnête et véridique et le lendemain tenter de berner la justice en donnant une version contradictoire. La Justice semble donc, en ce moment, lever un peu son bandeau pour choisir la version qui lui convient le mieux. Et le tout dans un pays où l'on s'est toujours moquer des lunettes sans teints de la justice des pays plus à l'est par exemple. L'hypocrisie de ces messieurs va même jusqu'à accuser la défense, qui n'en peut plus de vomir, de Stalinisme parce qu'elle refuse d'assister à la mise à mort annoncée de son client dont la culpabilité ne semble pas à prouver puisque les témoignages l'innocentant ne sont pas écoutés.

Bref, Ahmed est bien content de savoir ce qu'il sait sur les bonnes personnes pour rester à l'abri mais il a quand même un peu les boules pour son ami Yvan qui, à l'instar d'un certain épicier du limousin, semble servir de bouc-émissaire à un petit mais bon client d'Ahmed qui veut montrer que ce n'est pas par défaillance que la Justice ne poursuit pas ses propres amis.

Ahmed proposerait bien son aide dans ce genre de débat parce que ses arguments massues sont difficilement ignorables comme ne peuvent plus en témoigner un certain nombre de représentants des forces de l'ordre ; malheureusement encore une fois on ne lui demande pas son avis. Ahmed trouve d'ailleurs qu'on devrait finir par lui payer des royalties dans ce pays de cons où tout semble se faire selon ses méthodes ; car on ne badine pas avec la propriété intellectuelle, surtout celle d'Ahmed.

mercredi 25 mars 2009

Confessions publiques

Aujourd'hui Ahmed Kelly a décidé d'arrêter de vouloir être un vrai bloggeur parce qu'il le vaut bien et surtout parce qu'il vaut mieux que le bloggeur de base.

Il y a peu, on a fait remarquer à Ahmed Kelly qu'il prenait quelques libertés avec la syntaxe et la langue française qui feraient se retourner dans sa tombe le regretté ami d'Ahmed Jean Jacques R.
A cela Ahmed répond : "Te fait pas de bile, Emile. L'éducation ça me connaît, j'en vends tous les jours". Alors bien sûr, l'Emile en question a fait remarquer que si effectivement c'est à l'école qu'on apprend les rudiments du bien-parlé c'est en mettant les mains dans le cambouis de la littérature que l'on apprend le bien-écrire et qu'on affûte son style. Vous vous en doutez, Ahmed ricana.
Il ricana d'abord parce que quand on a un nom à coucher dehors comme Emile on la ramène pas trop coté style et ensuite parce que justement en ce qui concerne le style, Ahmed n'a de leçons à recevoir de personne. Le grand ami d'Ahmed, Karl L., ne lui a t il pas encore dit il y a peu : "Franchement Ahmed, ton style, il claque sa mère" ? Il a ajouté un peu plus tard que si il n'était pas lui même le pape de la mode mais seulement un de ses cardinaux, au prochain concile il voterait pour Ahmed et que la fumée serait légèrement bleu Klein cette fois là. D'habitude, vous le savez, Ahmed n'a pas besoin de l'assentiment de ses pairs pour sortir du lot et il ne se vante que rarement des compliments qui lui sont fait mais là, il s'agit quand même d'un des hommes qui a le mieux compris le fonctionnement du monde. D'ailleurs si Ahmed était immortel, et si l'académie avait ce genre de pouvoir, il y a bien longtemps que ce cher Karl serait entré au panthéon. Car, oui, c'est le comble du chic et du snobisme que de réserver sa place au panthéon avant sa mort. Ahmed l'a déjà choisi lui : à coté de Marie Curie ; il n'a pas envie de passer l'éternité entre paire de couilles.
J'entends déjà s'élever les voix de la masse pour fustiger le snobisme qu'Ahmed semble porter au niveau de la qualité indispensable de tout gentleman mais Ahmed Kelly balaie ces jérémiades du revers de la main. En effet, le snobisme est un art de vivre. Ahmed Kelly, lui même, est président d'honneur de l'académie parisienne du dandysme et du chic. D'ailleurs, outre l'outrecuidance, il n'y rien qui outre plus Ahmed que le manque de classe. Certains appellent cela du snobisme, Ahmed trouve que c'est du savoir-vivre. Et pourtant, Ahmed doit supporter le manque cruel de goût de la majorité de ses collaborateurs à longueur de journée. Prenez le regretté Yasser A., Ahmed lui a pourtant répété que l'uniforme terreux et le keffieh n'allait pas ensemble mais il n'a pas voulu l'écouter et on sait tous où ça l'a mené. C'est vous dire à quel point Ahmed doit prendre sur lui pour pouvoir continuer à faire des affaires.

Bref, si vous trouvez que le snobisme est un défaut de nouveau riche, c'est que vous même avez mauvais goût. Si vous trouvez que le mulet et la chemise à carreaux vont très bien ensemble c'est que vous êtes un plouc, si vous ne connaissez pas Karl L. c'est que vous êtes au delà de la ploucquerie et si dans votre bouche "snob" est une insulte alors vous allez rater votre vie.

De toute façon demander à Ahmed d'être moins snob c'est un peu comme demander à Sébastien C. d'y aller doucement au plaquage, à Sébastien L. de freiner dans les virages, à Jean Sébastien B. d'y aller mollo sur la double croche ou à Sébastien N. de caresser les distributeurs dans le sens du poil.

samedi 21 mars 2009

C'est en forgeant qu'on fait des couteaux

Aujourd'hui Ahmed Kelly aurait eu beaucoup de temps pour écrire mais à la place il a préféré remplacer son pommeau de douche (et envoyer un tueur à gage chez le fabricant de l'ancien). Du coup, il va enfin pouvoir mettre en application son plan de poster un article de trois ligne.

Ahahahah, merde c'est encore raté.

Ceci dit il ne va quand même pas s'éterniser parce que ce soir il va à une réunion d'ancien combattant. Et oui, même Ahmed Kelly a des amis d'enfance et, même s'il ne les voit que trop rarement, à chaque fois cela lui fait du bien. Ca le rasséréne, ça lui permet de prendre du recul et puis soyons franc ça le change un peu des abrutis qu'il doit se taper à longueur de journée pour les affaires. Car, oui, vous l'avez deviné, les amis d'Ahmed Kelly ont peu à envier à ce dernier ; après tout les chats ne font pas des chiens. Mais surtout, ils trainent pas avec des bestioles à la con dont le passe-temps favori est de renifler la croupe de leurs congénères. Ahmed Kelly et ses amis, comme les chats, ont une classe innée, passent leur temps à fumer des pets, à jouer au billard et à grimper aux rideaux.

Voilà c'est tout.

vendredi 20 mars 2009

Feel the sphere

Alors aujourd'hui, Ahmed Kelly a décidé de devenir un vrai bloggeur et de publier quelques lignes qui n'ont aucun sens et que personne ne pourra comprendre.

Aujourd'hui Ahmed Kelly aimerait :
- mettre la musique à fond dans son bureau
- trouver comment faire des rubriques sur ce blog de merde
- éviscérer Cali
- battre son record de défonçage de pigeon
- retrouver ses cartouches explosives pour pouvoir battre son record de défonçage de pigeon plus facilement
- réussir enfin à maîtriser l'ubiquité
- manger un nova yaourt

Aujourd'hui Ahmed Kelly n'aimerait pas :
- avoir à écouter un con
- avoir à parler à un con
- rencontrer un con
- payer ses impôts
- enrayer son fusil et ne pas pouvoir défoncer des pigeons
- qu'on lui casse les couilles de manière générale

Et pourtant malgré ce que vous pourriez penser, Ahmed Kelly est de vachement bonne humeur aujourd'hui (quoique si il entend trop de pub ça pourrait changer ...) même s'il n'est pas à L.A. et que les aigles du métal de la mort se font malheureusement trop rare.
Il est même tellement de bonne humeur qu'il a résisté à l'envie de piquer les ray-ban d'un ados boutonneux qui avait décidément beaucoup trop une gueule de merde. S'il se reconnaît qu'il sache qu'Ahmed Kelly a été magnanime ce matin mais que ça ne sera pas comme ça tous les jours ...

Voilà, raté les trois lignes, c'est malin.

mercredi 18 mars 2009

To risk or not to risk ?

En ce moment Ahmed Kelly hésite. Et c'est assez rare pour être souligné.

Alors vous allez dire que tout homme hésite et que c'est bien normal parce qu'il est bien imprudent de foncer tête baissée. Sauf qu'il y a une différence importante entre la brève hésitation entre le saut d'eau et le saut de bouffe ou celle entre la carte gold et la carte platinum et l'hésitation beaucoup plus constitutive sur le choix contextuel d'un avenir constructif ou d'un autre. En bons cartésiens vous allez dire qu'entre deux choix il y a toujours moyen de faire une liste de pour et de contre et de choisir rationnellement ; et Ahmed, en bon épicurien, vous répondra que quelque soit la taille du tableau et l'importance du pour et du contre un dilemme se résume toujours au choix entre deux plaisirs incompatibles.
Imaginez par exemple Ahmed dans une before d'entrée de week end. Imaginez maintenant qu'on lui propose le choix entre un contrat juteux à négocier dans un lieu de perdition, une nuit de folie dans les bras de la femme qui éblouit et une rencontre de l'amical de la poire armoricaine. Ahmed pourrait bien sûr peser le pour et le contre, se dire qu'il pourrait refaire sa réserve de poire, bien pratique en cas de digestion difficile et de client récalcitrant, se dire que le lieu de perdition ne bougera pas et qu'il y aura toujours un contrat de folie à y conclure ou se dire que la femme qui éblouit l'attendra et que moult nuits juteuses se dessinent à l'horizon et que ce ne serait, finalement, que reculer pour mieux sauter. Il aurait pu se dire cela ou tant d'autres choses, il aurait pu peser des kilos de pour et de contre mais, en l'occurrence, cela n'aurait en rien aidé à prendre la bonne décision et de toute façon l'occurrence est telle que, vous vous en serez douté, Ahmed a préféré aller boire de la poire dans le lieu de perdition au bras de la femme qui éblouit.

L'exemple était mal choisi, vous avez décidément grand besoin qu'Ahmed s'occupe de votre imagination.

L'exemple était mauvais parce que, si un vrai choix met bien en jeu deux plaisirs, il implique aussi un risque : celui de perdre l'occasion de profiter de l'un des deux plaisirs, celui de partir vers l'inconnu, celui de mettre sa personne en danger, celui de laisser pénétrer quelqu'un dans le no man's land qui vous entoure, celui d'ordonner aux sentinelles dans les miradors de ne pas faire attention à l'intrus, celui de lui donner le mot de passe vers le saint des saint, celui de devoir utiliser la bombe que vous lui avez implanté sous la clavicule gauche ...

Bref, un risque n'arrivant jamais seul dans le monde d'Ahmed Kelly et les autorités ayant une fâcheuse tendance à diligenter des enquêtes quand quelqu'un disparaît, Ahmed se retrouve une nouvelle fois à devoir faire appelle à sa grande amie : la Providence. Mais rassurez vous Ahmed a appris de ses erreurs, il n'utilisera plus la roulette Russe beaucoup trop salissante (si d'ailleurs quelqu'un a une méthode pour ravoir une tâche de cervelle sur un drap en soie pourpre je suis preneur ...) ; Ahmed a décidé de revenir aux sources : il regardera le vol des oiseaux.

vendredi 13 mars 2009

O Captain, my captain

On demande parfois à Ahmed pourquoi il ne fait pas de politique ou, du moins, pourquoi il n'en parle jamais.
Cela semble être une bonne question car on pourrait penser que si Ahmed Kelly dirigeait le paquebot national comme il mène sa barque personnelle alors des récifs nous ne saurions plus avoir peur et du cap nous ne douterions plus. Malheureusement, si dans la branche d'Ahmed les moyens n'ont rien à envier aux buts, en ce qui concerne la politique, l'hypocrisie prévaut et les gens veulent avoir le cul de la fermière avec son beurre et son pognon sans éclater le fermier à coup de batte, ni le faire chanter. Ahmed Kelly ayant un problème avec la dentelle quand elle ne souligne pas le galbe de la femme qui éblouit, il ne prendra donc pas le risque de s'immiscer en politique.
Maintenant il pourrait quand même donner son avis car après tout nous semblons vivre en démocratie. L'expérience de cette semaine ayant démontré qu'Ahmed est un panel représentatif à lui tout seul, son opinion ne peut être que d'une importance capitale. Mais voilà, si Ahmed n'a rien contre le grand capital ni contre le principe de démocratie, il ne croit pas en leur efficacité. D'abord parce que, vous le savez, Ahmed n'aime pas l'outrecuidance or celle ci déborde chez le citoyen qui, persuadé d'avoir raison, beugle le plus fort possible pour affirmer son point de vue. Ce qui est d'autant plus agaçant que l'opinion en question est généralement fausse. Ah si seulement on apprenait aux enfants la maxime de son ami Ndimby A. du Madagascar Tribune : "la sagesse ne se trouve pas toujours dans les voix les plus insistantes, car la raison n'est pas une question de décibels.", la face du monde en serait changé et la moutarde ne monterait plus au nez de Cléolpatre.
Autre problème de taille, il semble que de nos jours les dirigeants des plus puissantes démocraties soient plus imprégnés de sentiments hypocrites que de passion républicaine ; notamment un certain Nicolas S. qui, pour palier à son handicap évident au niveau de la prestance, utilise la répétition à la place du volume pour faire croire en sa sagesse ; tout en arguant qu'il ne peut être que fait pour la place puisqu'à la différence de ses concitoyens, il ne boit pas. Ah si seulement ceux-ci s'étaient souvenu des paroles d'un vieil ami d'Ahmed, Charles B. : "N’est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent jamais de vin, naïfs ou systématiques, sont des imbéciles ou des hypocrites ; des imbéciles, c’est-à-dire des hommes ne connaissant ni l’humanité ni la nature, des artistes repoussant les moyens traditionnels de l’art ; ouvriers blasphémant la mécanique ; - des hypocrites, c’est-à-dire des gourmands honteux, des fanfarons de sobriété, buvant en cachette et ayant quelque occulte ?" Et même si en l'occurrence, l'individu représente une part notable du chiffre d'affaire d'Ahmed et de ses amis sud-américains, Ahmed Kelly n'oublie pas, lui, l'avertissement qui finit la citation de ce bon vieux Charlot : "Un homme qui ne boit que de l’eau a un secret à cacher à ses semblables."

Bref, Ahmed préfère cultiver son nihilisme plutôt que de briguer une charge qui, en plus de lui pourrir la vie, ne pourra que l'entraîner vers une brouille avec ses meilleurs clients. Et puis il sait très bien qu'à terme il devrait payer des droits d'auteur pour utiliser les méthodes de son ami Vladimir P. or il sait qu'il ne vaut mieux pas devoir d'argent à ce genre de personne.

Ceci dit vous aurez remarqué que la politique permet au moins à Ahmed d'étaler la confiture et de vous apporter les quelques citations qui ont eu le plus de succès dans les salons de la cour ces dernières semaines. Mais non ne cherchez pas votre chéquier ; à la différence de Christine A. et de ses amis étroits d'esprit, Ahmed pense que la culture doit être gratuite. C'est ce qui permet d'en apprécier toutes les subtilités qu'Ahmed fait payer ...

mercredi 11 mars 2009

Songe d'une journée ratée

Au jour d'aujourd'hui, parait il, les français dorment beaucoup moins que les français d'avant. Il semblerait que la crise, en plus de saper le moral des troupes et de faire les affaires d'Ahmed Kelly (parce qu'Ahmed a toujours une solution pour lutter contre le moral en berne), les stresse au point qu'ils dorment 1h30 de moins que jadis, au temps où l'argent et le nez des traders coulaient à flot.
Vous le savez Ahmed ne fait pas parti du commun et, d'autre part, il a un passé assez compliqué avec la caste honnie des sondeurs ; pourtant aujourd'hui il se sent proche du sondé moyen. En
effet, entre ses activités professionnelles intenses et l'intense activité de contemplation de la femme qui éblouit, il a bien du mal à faire une nuit normale. Vous me direz que lorsqu'on s'appelle Ahmed Kelly, on ne se plaint pas de ce genre de chose parce qu'on a à la fois le physique pour tenir et la chimie pour palier au manquement du physique ; oui mais vous n'êtes pas médecin, or comme le dit si bien son ami Gregory H. : "les amphets c'est sympa mais parfois vaut mieux se faire porter pâle."

Bref, tout ça pour dire qu'Ahmed a un peu les yeux en trou de bite et est un tantinet irritable. Du coup il supporte beaucoup moins bien les sautes d'humeur de ses collègues. Un peu comme les insultes sur la famille pour un footballeur en fin de carrière et en finale d'une coupe du monde si vous voulez. Mais ne vous inquiétez pas Ahmed a bien l'intention d'innover : les coup de boule c'est sympa mais au niveau de la note technique ça pèche un peu alors que le double coup de pied retourné en rangeos ça déchire !

vendredi 6 mars 2009

Désir d'avenir

Bientôt, ce sera la journée de la femme.

Comme vous l'avez remarqué car vous êtes observateur, Ahmed Kelly parle rarement de femmes. Il a bien entendu mentionné ses amies proches Marie-Jeanne, Coraline, Héloise, Lucy et les autres, mais jusqu'à présent il n'a confessé ni conquête, ni maîtresse, ni même le moindre béguin. Les plus impressionnables auront d'eux mêmes imaginé qu'un être tel qu'Ahmed Kelly est au dessus de ces considérations bassement charnelles, les plus obtus en auront conclu que comme tous les gens dans ce milieu Ahmed était de la jaquette. Et bien non, encore une fois Ahmed Kelly est là où on ne l'attend pas et comme il se doutait que vous l'attendiez ailleurs il a décidé d'être partout à la fois. Ahmed ne mélange bien sûr pas travail et sentiment ce qui ne lui laisse que peu de temps pour se consacrer à ces derniers mais Ahmed n'en a cure. D'abord parce que comme ailleurs il ne s'embarrasse pas avec les fioritures : chez Ahmed le sentiment vient vite et il n'est pas coupé au henné. Quand il croise une possibilité, il ne lui faut pas des jours pour la reconnaître et reconnaître son attirance pour la partie corporelle de la possibilité. En général un regard suffit car il en va des gens que l'on rencontre comme des billets que l'on compte : plus on les fait défiler vite plus on repère facilement celui qui sort de l'ordinaire. De plus Ahmed a un avantage certain par rapport au commun des mortels : il a appris à voir en fluorescence les vices que l'on ne peut s'empêcher d'exprimer dans les yeux. Ensuite, Ahmed n'est pas regardant quant à la provenance, si le produit est bon qu'importe d'où il vienne et comme le dit le fameux proverbe Lybien : "Quand t'as la dalle, ne crache pas sur le pied de porc" (ça rend vachement mieux en vo), vous l'aurez donc compris Ahmed ne s'intéresse pas vraiment au genre de ses conquêtes pour peu qu'elles jouissent et le réjouissent.
Et donc Ahmed fait les choses de manières efficaces dans ce domaine comme dans les autres et il avait décidé de parler de la dernière personne qui a rendu aveugle par sa beauté la moitié de l'assistance le jour où ils se sont rencontrés et de la façon dont Ahmed a du plisser un peu les yeux (la deuxième fois cette année après l'essai nucléaire de démonstration du salon de l'armement de Tripoli). Malheureusement peu de temps après avoir commencé à écrire Ahmed fut éhontément interrompu par l'insistante sonnerie d'un chronomètre qui trônait près du clavier ; par acquit de conscience Ahmed alla vérifié et se retrouva impliqué dans une série d'évènements qui l'amena à la journée de la femme et au lit de la jeune demoiselle sus-mentionnée à la personnalité prometteuse.

Bref, Ahmed aurait pu changer le nom de cet article et inclure les détails croustillants de la nuit qui vient de se dérouler mais il n'en fera rien. Il va vous laisser un peu mariner et par la même vous donner l'occasion d'exercer votre imagination affamée par la télévision. Ne le remerciez pas, Ahmed sait aussi être généreux quand il le faut. Et il sait que l'imagination est le seul refuge de ceux qui ne connaissent pas Lucy, Marie-Jeanne et leurs copines (avec la maison de repos pour ceux qui les connaissent et qui n'ont pas les reins solides).

Et puis il ne pouvait pas manquer l'occasion de la kasdédi à une de ses meilleurs clientes ...

jeudi 5 mars 2009

Chinois ou chez toi ?

Aujourd'hui, Ahmed Kelly a trop mangé.

Ça vous défrise hein comme nouvelle ? Ceci dit elle est moins anodine qu'on pourrait le penser au premier abord. D'abord parce que c'est le chinois qui lui reste un peu sur l'estomac et de ça on peut en conclure que le communiste hypocrite est bien moins digeste que le communiste pur jus avec pulpe (genre Coréen du Nord typiquement même si le cubain, quand il est bien préparé, vaut aussi le détour pour ceux qui n'aiment pas la sauce au poisson pourri).
Ensuite parce que l'explication précédente a permis de discriminer tous ceux qui ont ri en s'imaginant Ahmed planter ses incisives dans le cuir chevelu de Jacky Chan, non ce n'est plus drôle après la septième fois (une blague est toujours drôle au moins six fois, sinon elle n'a jamais été drôle.). Vous serez prévenu, le prochain qui ose faire ce genre de blague à Ahmed lorsqu'il annonce manger un chinois, un mexicain ou un serbo-croate se verra incruster une fourchette dans les gencives. Et oui si vous vous posiez la question : Ahmed Kelly annonce toujours ce qu'il mange, au cas où.
Et enfin parce que comme chacun le sait, les gens comme Ahmed ont rarement les dents du fond qui baignent, la faute a un style de vie qui a tendance à épuiser un peu les ressources de notre ami le système digestif et aussi parce que nous le dirons jamais assez : le temps c'est de l'argent, or pour gagner du temps il ne faut pas chier et donc il faut moins manger ; ou manger liquide ("manger rapide, manger liquide" comme dirait Chuck P.). Sauf bien sûr lors des déjeuners d'affaire où le but est de gaver son adversaire jusqu'à ce que son estomac lui envoie l'équivalent d'un shoot de morphine ; et on ne l'enseigne malheureusement pas assez dans les écoles de commerce réputées de la capitale : toute négociation se déroule beaucoup mieux sous morphine (surtout quand l'un des deux participants, Ahmed par exemple, a une certaine accoutumance au produit, ou de bonnes amphétamines ...).

Bref, tout ça pour dire que quand on le sevre de quatre-quart au sneakers Ahmed Kelly a un peu les boules et a tendance à manger n'importe quoi avec n'importe qui ; alors qu'il aurait pu tout simplement déguster ce plat en charmante compagnie hier soir. Mais voilà, les gens n'ont aucun savoir vivre et à cause d'un entêtement à la limite de l'obscurantisme il refuse d'appliquer la journée de 28h qui permet d'abolir les effets du jet-lag. Mais réveillez vous les gens : le cycle jour/nuit c'est complètement has-been. La majorité se laisse peut être encore dicter ses horaires par une vulgaire boule de gaz mais pas Ahmed Kelly ; Ahmed Kelly est en avance sur son temps, il tutoie Darwin et surtout : il emmerde le soleil !

mardi 3 mars 2009

En Mars, pas de farce !!!

Et attention Ahmed vous surveille !!

Alors oui, on pourrait arguer que visiblement en Février Ahmed n'a pas surveillé grand chose. Certains sont même allés jusqu'à émettre l'hypothèse qu'Ahmed se serait retiré, qu'il serait tombé malade ou même pire : qu'il soit devenu végétarien !!
Mais rassurez vous rien de tout ça, Ahmed n'aime pas priver son corps de protéines ; mais surtout ce qu'il n'aime pas, c'est février.
En effet, il y a des mois sympathiques grâce aux hasards du calendrier, il y a des mois qui sortent de l'ordinaire, il y a des mois qui portent de grands noms, il y a des mois ensoleillés, des mois de récolte et même trois mois qui ne savent pas compter ; et puis il y a février. Vous le savez Ahmed n'aime pas qu'on se foute de sa gueule, or un vulgaire religieux du moyen âge voudrait que ce mois n'ait pas toujours le même nombre de jour, une fois tous les quatres ans sauf quand c'est divisible par Pi et autres joyeusetés bigotes. Oui mais non, Ahmed ne va pas se plier à ce genre d'astreinte pour faire plaisir à un mec qui moisit au fond d'une abbaye depuis dix siècles, du coup en février Ahmed n'écrit pas.
Il aurait pourtant eu beaucoup de choses à dire, sur un personnage cocasse qu'il rencontra au détour d'un salon (Frédéric B. pour ne pas le nommer), sur une coutume exotique qui transforme trois rues de Paris pendant trois jours en une zone de non-droit ou sur ses propres déboires. Car le destin étant facétieux, il choisit toujours février pour jouer des tours à Ahmed ; par exemple cette année il a décidé de l'envoyer à l'hopital pour quelques jours. Alors rassurez vous rien de grave, Ahmed Kelly sait garder le contrôle de son corps, question de volonté mais bon parfois on a besoin d'une rustine. Et puis finalement ce séjour aura été enrichissant parce que dans le fond, l'hopital, c'est un peu comme l'open-bar du cacheton, la braderie de la piquouze, bref le salon du chimiste. Du coup pour quelqu'un comme Ahmed c'est tout bénef' ; et avec les compléments de la sécu en plus !

Bref, tout ça pour dire que non Ahmed n'a pas pris de vacances, non il n'est pas parti se geler les miches sur une montagne inhospitalière, non il n'a pas raté l'after des oscars ; il emmerde juste Février, il ne sent pas ce mois c'est tout. Un peu comme un oenologue au chômage technique si vous préférez. Mais ne vous inquiétez pas Ahmed Kelly repart toujours en Mars, aussi régulier que la pause publicitaire de 20h45 et remonté comme un sportif asthmatique (une épidémie chez les sportifs en inter-saison, pour Ahmed c'est un peu comme la période des fêtes chez les chocolatiers si vous voyez ce que je veux dire).

Et ne vous inquiétez pas Ahmed a pris des notes, on lui a offert un stylo à l'hopital (comme le salon de l'entrepreneur porte de Versailles je vous dis ...)